La fontaine de Voire

Détails du sentier
Conditions
03:00:00
7.5
Difficile
active
Description
Cet itinéraire passe par la fontaine de Voire, lieu de légende, puis conduit au sommet Ouest de l’Homme Mort par des sentiers escarpés, dans un site sauvage, jusqu’à l’un des plus beaux points de vue des Calanques du massif de Marseilleveyre sur les calanques.
Informations
1. 50 mètres après l’arrêt du bus, au rond-point de la Jarre, emprunter à droite le boulevard Pierotti jusqu’au bout de la route. Après une barrière, à la fourche, poursuivre à droite par la piste DFCI CQ 101 du vallon boisé de la Jarre (balisage rouge). Après une légère montée, franchir la barrière et arriver à la fontaine de Voire (aménagée dans une baume). S’engager dans de petites gorges et atteindre la clairière. 2. Monter à gauche. Le sentier s’élève fortement sur un escarpement rocheux, contourne un mamelon et s’oriente au sud. Gravir le défilé rocheux et aboutir à une intersection, en corniche. 3. Suivre le sentier à droite, gravir une zone rocheuse, continuer sur la crête escarpée, puis descendre au fond du vallon de l’Homme Mort (jonction avec le tracé vert). 4. Couper le tracé vert et grimper dans une zone rocheuse. Après une succession de montées et descentes, aboutir à une intersection (jonction avec le tracé bleu du plateau de l’Homme Mort ; panorama sur la rade de Marseille et les îles). 5. Tourner à droite, longer le plateau qui surplombe le Malvallon, atteindre le sommet ouest de l'Homme Mort (374 mètres) et descendre un ressaut rocheux (prudence). Le sentier, balisé en bleu désormais, conduit au pas de la Selle. 6. 20 mètres avant le col de la Selle, amorcer la descente à droite avec le tracé vert. Après quelques lacets, atteindre le bois de la Selle et un croisement (jonction des tracés jaune, vert et noir). 7. Descendre (tracés jaune et rouge) et traverser la zone boisée. Poursuivre jusqu’à une fourche. 8. Virer à droite (tracé rouge). Après un passage en corniche et une descente sur des plaques rocheuses, retrouver la clairière.
Accès
La Cayolle (9e arrondissement de Marseille). Accessible par le bus n°23 arrêt Jarre.
Map
Points de vue
Massif de Marseilleveyre
Marseille
Imposant sa présence au-dessus de la cité phocéenne, Marseilleveyre fascine par ses beautés et ses mystères. Une riche biodiversité se déploie dans ce territoire multiple et contrasté. Propice à la randonnée, c’est aussi un exceptionnel balcon paysager sur la ville, les îles et la mer. Voir Marseille… Culminant à 432 mètres, le massif de Marseilleveyre couronne la ville et sa baie, et offre des vues panoramiques sur le Parc national des Calanques et sur l’agglomération phocéenne. Son nom signifie d’ailleurs « voir Marseille », de même que le Béouveyre, second sommet du massif, est la version provençale du « belvédère ». Frédéric Mistral penche pour une autre explication : Marseilleveyre serait « la vieille Marseille », en référence à la fontaine de Voire, lieu mythique de la fondation de la ville. Le massif a beau côtoyer les zones urbanisées, il offre un environnement naturel somptueux. Le visiteur est plongé dans une sérénité typique des collines provençales, à laquelle s’ajoute l’ambiance particulière des bords de mer. Marseilleveyre est un monde à lui tout seul. D’une incomparable richesse paysagère, écologique et culturelle, sa diversité naturelle n’a d’égale que son importance dans l’histoire des hommes. Une exceptionnelle diversité paysagère La limite nord du massif se matérialise par une frange ville-nature, où se succèdent la campagne Pastré, le parc du Roy d’Espagne, le quartier de la Cayolle et le hameau des Baumettes. À l’est, à l’emplacement du domaine de Luminy, Marseilleveyre rejoint le mont Puget : la rencontre entre ces deux formations rocheuses, particulièrement spectaculaire, a lieu à Sugiton. Marseilleveyre et Puget constituent avec les sommets de l'Estret et de la Gardiole ce qu’on appelle le « massif des Calanques ». À l’ouest et au sud s’étend la bordure littorale, avec plusieurs calanques, depuis le mont Rose jusqu’à Morgiou. L’intérieur du massif prend différentes formes : lames et rochers des Goudes et de Saint-Michel au-dessus de Callelongue, plateau de l’Homme mort, faille de la fontaine de Voire, vallon sableux de la Jarre… L’ensemble forme une topographie tourmentée, composée de crêtes, barres rocheuses, falaises, cirques, défilés, roches percées, baumes ou grottes, avens ou gouffres… Ce chaos de pierre, couvert par endroits de garrigues et de pelouses, surplombe des vallons étroits et frais peuplés de feuillus. Marseilleveyre se distingue en effet par une remarquable variété de paysages végétaux, minéraux et littoraux, provoquant des contrastes visuels et climatiques selon l’emplacement et l’altitude. Une flore et une faune variées L’exceptionnelle biodiversité de Marseilleveyre se déploie depuis la base jusqu’au sommet, présentant tous les étagements de végétation. On constate de fortes disparités. Sur le littoral, zone la plus aride de France, poussent des espèces adaptées à la sécheresse et au sel, telle l’astragale de Marseille. Au contraire, dans les vallons se développe une flore luxuriante, composée de belles chênaies vertes ou de grandes draperies de salsepareille. La faune n’est pas en reste avec notamment de nombreux oiseaux, comme le Grand-duc d’Europe, le circaète Jean-le-Blanc et l’aigle de Bonelli. Ce dernier a même donné son nom à la « montagne » qui surplombe le Roy d'Espagne. On retrouve aussi plusieurs espèces de chauves-souris protégées, notamment dans la grotte Rolland. Une occupation humaine ancienne Comme dans d’autres lieux du Parc national, Marseilleveyre a servi à l’industrie et à l’armée, ainsi qu’à l’agriculture et au pastoralisme : la belle ruine de bergerie visible au sommet en témoigne. C’est cette dernière activité qui a en partie donné son apparence érodée au massif. On pense en effet que les crêtes de Marseilleveyre étaient boisées à l’origine. C’est la conjonction de deux phénomènes, l’un naturel, lié aux changements climatiques, l’autre humain, lié notamment au surpâturage, qui a sans doute occasionné les monts pelés d’aujourd’hui. Les périodes de gel et de dégel se sont interrompues ; or le gel permet à la roche de se fracturer jusqu’à devenir de la terre. Les activités humaines, avec la consommation de bois et l’élevage d’animaux, ont conduit à la raréfaction de la végétation, empêchant à l’humus de se reconstituer. C’est pourquoi la terre, si elle est toujours présente en fond de vallon, est désormais absente en surface, sauf en quelques taches posées sur la roche, aux endroits où les pins la retiennent. Un site historique de randonnée Le massif de Marseilleveyre est un remarquable terrain de jeu pour la marche, avec une multitude de sentiers balisés. Tous les niveaux de difficulté sont présents, des itinéraires relativement faciles en bord de mer, à ceux plus techniques, voire dangereux, à l’intérieur du massif. Plusieurs sentiers mènent au sommet, mais l’accès n’est pas aisé : c’est une randonnée sportive. Elle offre une vue exceptionnelle à 360 degrés qui porte loin, du cap Sicié au mont Ventoux. Des mythes et des arts Marseilleveyre est à l’origine une montagne sacrée, comme en témoignent des traces d’occupation antique, comme à la fontaine de Voire. Plus proches de nous, on pense aux croix plantées au sommet du massif et à l’aiguille des Baumettes. En art, la peinture a révélé au monde son profil caractéristique, qui encadre la baie de Marseille peinte par Cézanne depuis l’Estaque. Il structure également la plus célèbre toile d’Émile Loubon, dominant tout le paysage. Les deux peintres rendent ainsi justice à la prestance et à la force tellurique de ce massif emblématique. Les collines de Marseilleveyre sont évoquées par plusieurs écrivains, dont les trois Provençaux que sont Giono, Pagnol et Izzo. Roland Dorgelès écrit dans La Drôle de guerre qu’elles « donnent au paysage un aspect africain ». Elles servent d’ailleurs de décor exotique à plusieurs films : africain dans C’est arrivée à Aden et algérien dans L'Insoumis ! À la jonction avec le mont Puget, c’est Sugiton qui se fera passer pour l’Amérique du Sud dans Le Salaire de la peur…
Le vallon de la Jarre
Marseille
Le vallon de la Jarre se situe sur le versant nord du massif des Calanques. Il abrite sur sa partie basse des pinèdes sur sable et, sur sa partie haute, de véritables dunes. La présence de sable sur un site situé à l’intérieur du massif constitue la grande originalité du vallon de la Jarre. En effet, le sable et les dunes sont habituellement observés en bord de mer. Ce site est si atypique que René Molinier, grand naturaliste marseillais, le qualifiait « d’aberrant » ! Les raisons qui expliquent la présence incongrue du sable sur cette partie du massif restent une énigme... Pour certains, le sable serait né de l’érosion de la roche dolomitique. Pour d’autres, il aurait été déposé par le mistral à des temps géologiques où la mer enserrait les Calanques au nord : on parle alors de sable éolien. Il proviendrait notamment des antiques plages d’Arenc (dont le nom vient d’ailleurs du latin arena qui signifie sable), aujourd’hui disparues avec l’aménagement du nouveau port à partir des années 1850. Quelle qu’en soit son origine, ce sable donne au site une ambiance paysagère unique, comme si la plage s’était invitée à l’intérieur des collines… Sur sa partie haute, ces habitats naturels typiques des dunes littorales recèlent une richesse écologique extraordinaire, puisque de nombreuses espèces végétales et animales psammophiles (qui se plaisent dans le sable) peuvent y être observées : elles sont rarissimes et n’existent nulle part ailleurs dans le Parc national des Calanques. Coté flore, on retrouve notamment : l’oyat, l’épiaire maritime, la fléole des sables ou encore le catapode intermédiaire. Côté faune, le scorpion languedocien et le scarite géant ont notamment été observés. Sur la partie basse du vallon, les pinèdes sur sable accueillent des espèces communes et protégées plus classiques du massif des Calanques. L’hélianthème à feuille de lavande y est notamment représenté. La multiplication d’aménagements illégaux (bosses, tremplins et circuits pour la pratique du saut à VTT) a dégradé ce site d’exception. Les coups de pelles ainsi que le passage répété des vélos ont un effet destructeur pour le milieu naturel. Afin de protéger le vallon de la Jarre, les agents du Parc national des Calanques ont contacté les représentants de la pratique du VTT pour sensibiliser les pratiquants à la richesse écologique du site, rappeler l’interdiction formelle de créer des aménagements et trouver ensemble des solutions pour stopper la création des aménagements illégaux.
La fontaine de Voire
Marseille
En 600 avant notre ère, les Calanques sont occupées par une tribu celto-ligure : les Ségobriges. À cette même époque, les Grecs de la ville de Phocée, une cité bordant la mer Égée, fuient les attaques perses et se replient dans leurs comptoirs commerciaux méditerranéens, dont celui de la calanque du Lacydon, à l’emplacement de l’actuel Vieux-Port de Marseille. La rencontre des Ségobriges et des Phocéens est au centre du mythe de la fondation de Marseille, dans lequel la fontaine de Voire a joué un rôle clé. Le mythe Selon la légende, les Phocéens débarquèrent alors qu’une cérémonie ségobrige très importante était sur le point de se dérouler : celle du mariage de Gyptis, la fille du roi ! Deux chefs phocéens, dont Protis, furent conviés au banquet. Or, selon la coutume locale, la fille du roi choisissait son mari lors de ce festin en lui proposant une coupe d’eau fraîche puisée dans la fontaine de Voire. Le soir venu, la jeune Gyptis offrit la coupe à l’étranger Protis. Le roi fit alors don aux époux de la calanque du Lacydon, où Protis fonda la ville qui allait devenir Marseille. Le chemin qui mène à la fontaine de Voire réserve plusieurs surprises au visiteur. Dans le vallon de la Jarre se situe d’abord une curiosité naturelle : des dunes de sable en plein milieu des collines… Ce sable a probablement été transporté par le vent depuis les nombreuses plages de Marseille, avant qu’elles ne soient urbanisées. Il est très fragile et recèle des espèces végétales rares : il ne doit pas être piétiné. On peut aussi voir une très belle forêt de pins d’Alep centenaires, de chênes kermès, de bruyères arborescentes et multiflores, de lentisques, de cistes cotonneux et de Montpellier, de cade, de baouque, de lys des sables ou encore de salsepareille. Dans ce secteur, on trouve également les vestiges d’une carrière, ainsi que d’anciens fours à chaux. Dans cette propriété qui appartenait à un certain docteur Voire étaient aussi bâties une maison et une bergerie, dont il reste quelques traces. La fontaine a d’ailleurs porté plusieurs noms fautifs : fontaine de Voyre ou d’Ivoire notamment. Mais c’est bien ce médecin qui lui a laissé son nom.